Oedipe, attachement
Laïos, roi de Thèbes, averti par un oracle qu’il serait tué par son fils, abandonna celui-ci dans la nature dès sa naissance. Recueilli par des bergers, Oedipe fut porté au roi de Corinthe, qui l’éleva.
Devenu grand, il consulta l’oracle, qui lui dit de ne jamais retourner dans son pays, sa destinée étant de tuer son père et d’épouser sa mère, s’il y retournait.
De bonne volonté, il s’exila donc de Corinthe qu’il considérait comme son pays.
Mais il rencontra sur son chemin Laïos qu’il ne connaissait pas et le tua à la suite d’une querelle.
A cette époque, le Sphinx désolait les environs de Thèbes, dévorant tout passant qui ne devinait pas ses énigmes.
Créon, successeur de Laïos, avait promis le trône de Thèbes et la main de Jocaste (la femme de Laos, vous suivez ?) à qui tuerait le Sphinx : Oedipe, ayant deviné l’énigme, devint roi et épousa sa mère sans le savoir.
Un second oracle ayant révélé ces faits, Jocaste se pendit, et Oedipe après s’être arraché les yeux pour se punir, quitta Thèbes, guidé par sa fille Antigone.
Le complexe d’Oedipe (et son pendant, le complexe de Jocaste) définit l’attachement de l’enfant au parent du sexe opposé (vers 4 ou 5 ans) et son sentiment ambivalent envers le parent du même sexe, à la fois aimé et haï.
Il constitue une étape normale de la croissance psychologique de l’enfant , résolue à la puberté avec l’identification au parent de même sexe. Il ne devient problématique pour les relations ou la relation à l’autorité qu’en cas de non résolution (attachement et agressivité perdurent);
Ce que l’on voit dans le conte, c’est que Oedipe fait de son mieux pour se détacher, et n’a pas connaissance de la portée de ses actes.
Ce sont les adultes qui doivent aider à ce que chacun occupe la juste place dans le triangle, sans chantage affectif, et donner sa liberté à l’enfant à l’adolescence.
De façon qu’il accepte les frustrations, se reconnaisse comme un individu unique et différent de ses parents, interagisse dans des relations adulte/adulte (sans violence, sans chantage, sans jérémiade) et accepte les lois sociales et leurs interdits.
L’attachement n’est pas de l’amour. Il vient de manques à combler.
Et même avec de la bonne volonté, l’attachement amène à exercer du contrôle sur l’autre en activant le triangle sauveur/victime/persécuteur ou chacun navigue à tour de rôle.
La technique chamanique des bonhommes allumettes (que je simplifie ici) est une façon symbolique de prendre conscience des ficelles de marionnettes qui nous relient et de se détacher.
– dessinez-vous grossièrement, ainsi qu’un autre personnage (que vous aimez ou détestez, le phénomène étant le même)
– reliez les deux silhouettes par 7 lignes
– souhaitez leur bonne vie et couper les lignes avec des ciseaux pour séparer les silhouettes.