Neurones miroirs (Rizzoletti)
L’identification de neurones miroirs au cours des années 1990 est due à l’équipe de Giacomo Rizzolatti, directeur du département de neurosciences de la faculté de médecine de Parme.
Les neurones miroirs constituent une classe particulière de neurones initialement identifiés dans le cortex du macaque. Leur caractéristique principale est de s’activer aussi bien lorsque le singe effectue une action spécifique que lorsqu’il observe un autre individu en train d’exécuter la même action.
Depuis des données neurophysiologiques ainsi que l’imagerie cérébrale ont apporté de solides arguments en faveur de l’existence d’un système de neurones miroirs chez l’humain.
Diverses hypothèses ont été avancées sur le rôle de ces neurones miroirs , dont certaines ne sont présentes que chez l’homme.
Leur propriété est de constituer un mécanisme qui projette une description de l’action, élaborée dans les aires visuelles complexes, vers les zones motrices, sans toutefois activées celles-ci (voir également le post sur l’imagerie motrice du 12 septembre)
La fonction de base est la compréhension de l’action observée.
Une autre fonction concerne est l’imitation, imiter ayant deux aspects : la capacité de reproduire une action observée, et celle d’apprendre une nouvelle action par l’observation.
En observant des actions effectuées par un autre, deux classes d’informations peuvent également être obtenues. L’une est « ce » que l’acteur fait et l’autre, « pourquoi » il le fait.
Le système de neurones miroirs est ainsi impliqué dans la compréhension de l’intention : saisit-on une pomme pour la manger ou pour la stocker dans un panier ?
Des données récentes suggèrent que les mécanismes miroirs sont également impliqués dans l’empathie, cette capacité à ressentir l’émotion que l’autre éprouve.
La découverte de neurones miroirs a donné un appui à la théorie de l’origine gestuelle de la parole, langue des signes d’abord, avant de nommer avec des sons.
En effet, le mécanisme miroir aura probablement résolu, à ce stade initial de l’évolution du langage, deux problèmes fondamentaux de la communication : la parité et la compréhension directe. Grâce à ces neurones, ce qui compte pour l’émetteur du message compte aussi pour le receveur. Aucun symbole arbitraire n’est nécessaire ; la compréhension est inhérente à l’organisation neuronale des deux individus.
Dernièrement, la découverte des neurones miroirs a également un impact sur la compréhension de certaines pathologies mentales, telles que l’autisme ou la schizophrénie. Une littérature est en plein développement, traitant des enfants autistes et montrant qu’ils auraient un déficit de leur système miroir, en corrélation avec la sévérité de leur affection.
« Back to Glossary Index