Impuissance apprise (Seligman)
La notion d’impuissance apprise (ou résignation acquise) est développée dans les années 60 par Martin Seligman, un psychologue comportemental américain.
Il s’intéresse à l’apprentissage résultant d’une action, et particulièrement aux mécanismes favorisant la reproduction d’un comportement. L’idée générale est que la conduite humaine est conditionnée par les conséquences qu’un individu anticipe suite à ses expériences.
La « récompense attendue » serait la base de toute motivation. Il est donc possible de favoriser des comportements actifs ou d’évitement par « renforcement positif ou négatif» (voir le post sur ?? ).
C’est dans ce cadre que Seligman expérimente et développe la notion d’impuissance apprise.
Cet état proche du renoncement et de la dépression est induit chez un individu (ou un animal) faisant l’expérience d’échecs successifs et d’un sentiment d’absence de maîtrise sur ce qui lui arrive.
Passivité, résignation amènent ainsi à supporter sans réaction des évènements dommageables ou à renoncer à résoudre des problèmes, même plus simples que les précédents.
Recherche d’emploi, tentatives de régime, relation amoureuse, exercices de maths, déterminisme social, … Le résultat négatif antérieur, malgré des actions volontaristes, sera anticipé et généralisé au point de ne plus rien tenter. L’estime de soi est alors touchée, la motivation baisse et la dépression s’installe.
« je ne vais pas y arriver », « je ne suis pas fait pour cela »…
Ainsi, au delà de la frustration induite face aux premiers échecs, ce vécu conditionne les comportements ultérieurs.
Ce sont là des généralisations qui nous donnent le sentiment que ce sera toujours comme ça, que ça ne reviendra jamais, que l’on ne peux rien faire, que tout le monde est comme ça, que personne ne comprend.
Avec un sentiment d’être victime (Ça n’arrive qu’à moi! Il n’y a rien à faire!)
Et une contagion à tous les secteurs de notre vie. Par exemple, si j’ai un échec dans un domaine donné, j’ai le sentiment que je suis un échec ou que ma vie est finie…
En prévention, morceler les objectifs dans une stratégie des petits pas, ne pas courir avant de savoir marcher, rester factuel sur les causes d’échecs, verbaliser pour ne pas cristalliser la frustration et réessayer autrement.
En protection : orienter ses stratégies sur les solutions plus que sur le problème, et, tous les jours, citer une réussite, même la plus simple.